La loi de transformation de la fonction publique du 6 août 2019 a élargi le dispositif de la rupture conventionnelle aux fonctionnaires et aux agents en CDI.
A partir de janvier 2020, ces derniers pourront ainsi recourir à ce type de rupture de contrat.
Comme dans le privé, la rupture conventionnelle dans la fonction publique requiert le consentement à la fois de l’agent et de l’administration.
Sommaire
Qui est concerné ?
Tous les fonctionnaires et les agents en CDI pourront bénéficier de la rupture conventionnelle.
En revanche, sont exclus:
- les agents parvenus à l’âge de la retraite;
- les fonctionnaires stagiaires;
- ceux qui sont détachés en qualité d’agent contractuel;
- les agents en CDI placés en période d’essai.
Quelle est la procédure ?
La rupture peut être à l’initiative du fonctionnaire ou de l’autorité territoriale ou de l’établissement dont il relève.
Celui qui prend l’initiative envoie un courrier à l’autre partie. A la réception du courrier, l’administration organise un entretien avec l’agent.
L’entretien a pour but d’aborder des sujets comme : – le montant de l’indemnité de rupture conventionnelle; – la date de la fin du contrat; – les conséquences de la cessation définitive des fonctions, notamment en ce qui concerne les règles de déontologie à respecter.
Lors de cet entretien préalable, l’agent pourra se faire assister par un conseiller désigné par l’organisation syndicale représentative de son choix. D’autres entretiens pourront suivre ce premier rendez-vous.
Quinze jours après le dernier entretien, les parties peuvent signer la convention de rupture. Ensuite, un délai de rétractation de quinze jours francs commence le lendemain de la signature de la convention. Si aucune des parties n’exerce son droit de rétractation par courrier dans ce délai, l’agent cesse ses fonctions à la date prévue dans la convention.
Quel est le montant de l’indemnité de rupture pour les fonctionnaires?
Un projet de décret prévoit un montant plancher et un montant plafond de l’indemnité de rupture conventionnelle.
L’indemnité devra au minimum être égale à ces montants :
- un quart de mois de rémunération brute pour les dix premières années d’ancienneté ;
- plus 2/5e de mois de rémunération pour les cinq années suivantes (entre 11 et 15 ans) ;
- plus 1/2 de mois de salaire pour les cinq années suivantes (entre 16 et 20 ans);
- et 3/5e de mois de salaire en plus pour les quatre années suivantes (entre 21 et 24 ans).
Le projet de décret prévoit un plafond qui est d’un mois de rémunération brute par année d’ancienneté, dans la limite de 24 ans d’ancienneté.
Ainsi, pour un agent ayant plus de 24 ans d’ancienneté, “l’indemnité plancher” sera de 9,4 mois de rémunération brute et le plafond de 24 mois.
L’ancienneté tient compte de l’ensemble des durées de service dans la fonction publique.
Quels sont les effets de la rupture conventionnelle?
La rupture conventionnelle ouvre droit à l’allocation de retour à l’emploi (allocations chômage).
Par ailleurs, elle entraîne la radiation des cadres et la perte de la qualité de fonctionnaire.
Si un agent de l’État est réemployé sur un emploi relevant de la fonction publique d’Etat dans les 6 ans suivant la rupture conventionnelle, il rembourse l’État de l’indemnité de rupture conventionnelle.
De même un agent de la fonction publique territoriale qui occupe un emploi dans la même collectivité ou un établissement public en relevant ou auquel appartient cette même collectivité dans les 6 ans suivants la rupture conventionnelle, doit rembourser l’indemnité de rupture conventionnelle.
Un agent de la fonction publique hospitalière qui occupe un emploi dans le même établissement dans les 6 ans doit rembourser à celui-ci le montant de l’indemnité perçue.
Le remboursement doit intervenir dans les deux ans qui suivent le réemploi de l’agent.
Nous reviendrons sur le sujet avec des exemples concrets lorsque le décret sera définitivement publié.
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